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Parlons chiffres

parlons chiffres

Pour donner une idée des ordres de grandeur, les unités du système international ne sont pas les plus adaptées. Place aux comparaisons et donc à l’imagination !

En sciences, on a souvent affaire à des ordres de grandeur inconnus du grand public. Des milliards d’années ou des picosecondes. Des nanomètres ou des années-lumière. Des densités inimaginables, des températures infimes ou énormes, tout cela est difficile à concevoir.

Piscines olympiques et éléphants

Par ailleurs, de nombreuses unités utilisées par les scientifiques sont inconnues du grand public. Les millisieverts, kilodaltons, électronvolts et autres pétaflops sont décidément très abscons. Mais même les unités sensées être connues ne le sont pas tant que ça. Demandez dans la rue ce qu’est un hectare, vous risquez d’avoir des surprises.

C’est pourquoi, la plupart du temps, les journalistes utilisent des analogies, ou des unités proches du quotidien, qui parlent plus au grand public. Un volume sera ainsi exprimé en dé à coudre (quelques centimètres cube), ou en piscine olympique (environ 3 000 mètres cube). Une surface, en terrain de football (un peu moins d’un hectare), ou en pièce d’un euro (4 centimètres carrés). Quant aux masses, quoi de mieux que des éléphants (3 à 6 tonnes) pour les représenter ?

Amusantes ou poétiques

Même si ces unités très peu conventionnelles déroutent parfois les scientifiques, elles n’ont que des avantages lorsqu’on souhaite s’adresser au grand public. Tout d’abord, elles partent de leur quotidien, donc sont simples à imaginer, et peuvent être un bon point de départ pour des explications plus détaillées. D’autre part, elles peuvent être amusantes ou poétiques, et donc un bon moyen d’accrocher un public pas forcément intéressé par les sciences.

Ainsi, le journal gratuit 20 Minutes, très grand public, expliquait en octobre 2017 : « Les étoiles à neutrons sont les objets les plus denses du cosmos, d’une masse comprise entre 1,1 et 1,6 fois la masse du soleil. Si on pouvait remplir une petite cuillère avec de « l’étoile à neutrons », elle pèserait l’équivalent de 100.000 tours Eiffel. » Tout y est : des objets que l’on connaît (le soleil, la petite cuillère, la tour Eiffel), qui sont combinés pour tenter de donner une idée de l’incroyable densité d’une étoile à neutrons.

Juste quelques calculs

On peut bien-sûr jouer avec ces unités. Ainsi, une concentration peut s’exprimer en gouttes dans une piscine olympique. Affirmer « nous sommes capables de détecter une goutte de ce produit dans une piscine olympique » entraîne l’admiration de tous, bien plus que si l’on parle en ppm (partie par millions) !

Le journaliste peut essayer lui-même de trouver des analogies ou des unités peu conventionnelles. Mais si vous voulez être certain qu’il le fait, qu’il ne se trompe pas dans ses calculs, ou que son choix est le bon, rien de plus efficace que de l’imaginer vous-même. Pour cela, il faut juste prendre le temps de trouver l’analogie qui vous convient le mieux, puis de faire le calcul entre l’unité des scientifiques et l’unité plus grand public.

Bientôt, vous jonglerez avec des éléphants et des piscines olympiques !

Cécile Michaut